Pays : France
Compagnie : SNCF
Caractéristiques techniques :
Type: B2
Moteur principal: diesel 12 cylindres en V
Transmission: électrique
Moteurs de traction: 2
Puissance: 390 kW
Masse: 55,45 t
Longueur: 27,77 m
Vitesse: 130 km/h
C'est l'autorail le plus surprenant jamais construit en France, et, certainement, le plus attachant. Une volonté de «faire voir du pays» plutôt que de simplement transporter, un désir de promouvoir le très important aspect touristique et culturel du voyage en chemin de fer, voilà ce qui marque ce type d'engin malheureusement reproduit à seulement 10 exemplaires et peu utilisé, car trop en avance sur son temps.
Innover avant tout
Les choses commencent à mal aller pour le chemin de fer de la fin des années 1950. L'homme moderne est désormais un automobiliste inconditionnel, et les technocrates remplissent les campagnes d'autoroutes et les villes de voies express et de parkings. Le chemin de fer est considéré comme dépassé. Mais à la SNCF, il y a des équipes d'ingénieurs qui croient fermement en l'avenir du chemin de fer. En particulier les lignes de montagne, les plus touchées par cette concurrence automobile parce que desservant des régions peu peuplées et donc très incitées à la motorisation individuelle, apparaissent comme étant un véritable capital touristique qu'il serait intéressant de valoriser et d'exploiter.
Deux idées nouvelles
Les ingénieurs de la Direction des Études d'Autorails de la SNCF proposent un autorail nouveau dont la construction est confiée à la régie Renault. Cet engin répond à deux idées. D'une part, une capacité très importante offerte dans une seule caisse. Cette solution consiste à reprendre la classique disposition sur deux niveaux que le réseau de l'État avait déjà expérimentée pour ses voitures de banlieue et que la SNCF utilise toujours actuellement. On retrouve le même principe de deux niveaux placés au centre de la voiture, entre les bogies, tandis que les extrémités de la voiture comportent un aménagement classique sur le plancher, au-dessus des bogies. Toutefois, contrairement au cas des voitures de banlieue, le niveau inférieur est, ici, réservé aux moteurs.
D'autre part, une grande visibilité offerte aux voyageurs. Reprenant quelque peu la technique des voitures de voyageurs des trains américains de l'époque, les «dome cars», les ingénieurs de la DEA placent une immense coupole vitrée sur le niveau supérieur de l'autorail, exécutée en plastique stratifié, dotée de vitres chauffantes pour l'hiver et antisolaires pour l'été.
La carrière de l'autorail panoramique
Plus connu sous le nom de «panoramique» que de X-2400, l'autorail offre aux deux extrémités un compartiment de 22 places placé juste derrière la cabine de conduite et donnant une vue non seulement latérale mais aussi sur les voies. Nous avons donc déjà 44 voyageurs. Mais la partie centrale surélevée offre aussi 44 places assises, en principe réservées aux voyageurs de 1ère classe, et portant la capacité totale de l'autorail à 88 places, soit un record en la matière pour un autorail à caisse unique.
La transmission est électrique et un bogie seulement entraîne avec 2 moteurs de traction. Le moteur diesel, identique à celui des autorails de 825 ch, est un MGO à 12 cylindres en V logé au niveau inférieur, sous la coupole vitrée.
Commandés à 10 exemplaires, ces intéressants engins n'ont pas de descendance du fait de problèmes techniques liés au refroidissement des moteurs, d'une part, et, d'autre part, leur difficile intégration dans le parc d'autorails classiques. Mais aujourd'hui quelques exemplaires circulent, heureusement préservés par des associations d'amateurs, notamment sur les lignes du Massif central.