Pays : France
Compagnie : SNCF
Caractéristiques techniques
Type: autorail à bogies
Moteur: 825 ch Renault
Transmission: mécanique
Masse: 49,5 à 50 t selon les séries
Longueur: 27,73 m
Vitesse: 140 km/h
L'autorail de 600 ch, ou X 2400, conçu par la SNCF en 1950, est celui des exploits en terrain rude. Il se présente comme un engin destiné à faire face à des conditions d'utilisation sévères, notamment sur les lignes de montagne à fortes rampes. Le succès aidant, il faut lui trouver un remplaçant tout aussi performant. Ce sera le rôle de l'X-2800 à partir de 1956.
L'autorail: toujours très économique
Le succès du moteur MGO de 825 ch de la SACM, tournant à 1500 tr/mn et se montrant très endurant en service, conduit la SNCF à le placer sur les autorails X 2800 qui prennent naturellement la succession des 600 ch à deux moteurs. L'autorail de 825 ch apparaît peut-être non moins coûteux à l'achat, mais au moins plus économique en entretien, de capacité un peu plus importante et surtout plus souple d'exploitation. Ce dernier avantage provient de sa puissance supérieure et d'autre part de sa possibilité de couplage (conduite de deux unités par un seul conducteur) et de télécommande depuis une remorque pilote.
On voit à quel point, en matière d'autorails, la prise en compte de besoins des services de l'Exploitation par ceux du Matériel est très effective. Plus encore que les locomotives classiques, l'autorail est vraiment taillé sur mesure pour les besoins quotidiens de l'Exploitation, et celui de 825 ch permet d'accomplir des prodiges en matière de compositions de rames. Les autorails 825 ch sont livrés à partir de 1957 et forment un parc de 118 exemplaires. Si la caisse est très proche de celle des 600 ch bimoteurs, elle est plus soignée intérieurement. Elle offre deux solutions: soit 48 places uniquement en 1ère classe pour les services en correspondance avec les trains rapides, soit 62 en 2e et 12 en 1ère classe pour la version tous services.
L'autorail réinvente le train...
C'est sous cette dernière version que l'on trouve le 825 ch sur les lignes à profil difficile tractant jusqu'à 4 remorques à bogies, formant ainsi de véritables «trains» de 380 places! Ces remorques unifiées que la firme Decauville fabrique à 722 exemplaires pour la SNCF entre 1948 et 1962, incluses dans un gigantesque parc de plus de 900 exemplaires si l'on compte les autres types légers sur 2 essieux ou les types datant d'avant-guerre, ne brillent guère, il faut le dire, par leur confort. Déjà l'objet d'une fierté très mitigée de la part de la Direction du Matériel qui les a conçues, ces remorques n'enthousiasment guère les gens attachés à une image valorisante du chemin de fer, cheminots ou clients! Mais la loi de la capacité variable, sans laquelle l'Exploitation de tout réseau ferré déclare forfait, dicte ici ses impératifs à une époque où, plus que jamais, il faut coûter le moins cher possible.
Un moteur à trouver
Lorsque la SNCF conçoit, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, son programme d'autorails dit «unifiés», elle a besoin de moteurs de puissances diverses: 50 ch, 150 ch, 300 ch et 600 ch. Or le moteur de 600 ch n'existe pas sur le marché sous une forme éprouvée et au point. La Direction des Études d'Autorails se tourne alors vers la solution consistant à utiliser deux moteurs. Les engins à 2 moteurs ne sont pas très appréciés des réseaux de chemins de fer, car ils sont complexes, coûteux en entretien et en carburant mais les autorails X-2400 à 2 moteurs sont construits.
Toutefois les constructeurs de moteurs diesel font des progrès considérables à l'époque. La SNCF accorde sa confiance au gros moteur MGO que la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques propose en remplacement des deux moteurs de 300 ch d'origine. Ce moteur à 12 cylindres en V est associé à une transmission comportant une boîte de vitesses mécanique classique à commande hydraulique, une technique toujours de conception très autorail.